Les oreilles décollées

Les oreilles décollées

Définition et généralités

La chirurgie des oreilles décollées est appelée "otoplastie".

 
 
 
 
 
 


Elle est souvent l'objet d'une demande relevant d'une véritable gène sociale, de complexes ou  de moqueries à l'école.
Pratiquable à tout âge, l'intervention peut être réalisée dès que l'enfant semble être déterminé dans sa demande , soit dès l'âge de 8ans.
L'objectif du patient est  souvent de "ne plus voir ses oreilles". La demande n'est que rarement spécifique portant sur telle ou telle partie de son oreille.
Les génes parmi les plus classiquement rapportées sont :

  • un décollement excessif de l'oreille par rapport au crâne,
  • une absence de relief des cartilages de l'oreille évoquant une oreille en cornet ; défaut de plicature de "l'anthélix",
  • la partie supérieure de l'oreille décollée , faisant évoquer l'aspect d'"oreille en téléphone". 

Cette chirurgie fait le plus souvent l'objet d'une prise en charge par l'assurance maladie.

La consultation préopératoire

Elle ne présente pas de particularités.

Des photographies pré-opératoires et un échange clair pendant la consultation  permettent de bien définir la demande exacte du patient.

Un choix pourra se faire entre l'anesthésie locale et l'anesthésie générale. Les consignes inhérentes à chaque mode d'anesthésie seront expliquées.

Aucun traitement pouvant étre amené à modifier la coagulation du sang ne devra être pris dans les quinze jours pré-opératoires (anti-inflammatoire, aspirine).

Anesthésies et Hospitalisation

Les types d'anesthésie, 3 procédés sont envisageables :

  • Anesthésie locale pure, où un produit analgésique est injecté localement afin d’assurer l’insensibilité des oreilles.
  • Anesthésie locale approfondie par des tranquillisants administrés par voie intra-veineuse (anesthésie "vigile").
  • Anesthésie générale durant laquelle vous dormez complètement.

Le choix entre ces différentes techniques sera le fruit d'une discussion entre vous, et le chirurgien.

Modalités d'hospitalisation

Habituellement l'intervention se pratique en "ambulatoire", c'est-à-dire en hospitalisation de jour, avec une sortie autorisée le jour même après quelques heures de surveillance.
Toutefois, dans certains cas, une courte hospitalisation peut être préférée. Il peut être indiqué de rester hospitalisé la nuit qui suit l’intervention.

Incisions cutanées

Habituellement, elles sont situées uniquement dans le sillon rétro-auriculaire, c’est-à-dire dans le pli naturel situé derrière l'oreille, ou à la face postérieure de l’oreille.
Dans certains cas, de petites incisions complémentaires seront pratiquées à la face antérieure du pavillon, mais elles seront alors dissimulées dans des replis naturels.
Il convient de remarquer qu’à aucun moment les cheveux ne sont coupés.

Dissection

La peau est ensuite décollée en fonction des besoins afin d'accéder au cartilage.

Remodelage cartilagineux

Le principe est de recréer ou d'améliorer les reliefs naturels par affinement et plicatures, éventuellement maintenus par de fines sutures profondes. Parfois, des sections ou des résections du cartilage sont nécessaires. Enfin, le pavillon est ramené en bonne position par rapport au crâne et fixé par des points profonds.

Sutures

Elles sont réalisées avec des fils très fins, habituellement non résorbables (à retirer après quelques jours).

L'intervention peut durer d’une demi-heure à deux heures.La moyenne est de 45 minutes par oreille opérée.

Remodelage cartilagineux

Le principe est de recréer ou d'améliorer les reliefs naturels par affinement et plicatures, éventuellement maintenus par de fines sutures profondes. Parfois, des sections ou des résections du cartilage sont nécessaires. Enfin, le pavillon est ramené en bonne position par rapport au crâne et fixé par des points profonds.

Sutures

Elles sont réalisées avec des fils très fins, habituellement non résorbables (à retirer après quelques jours).

L'intervention peut durer d’une demi-heure à deux heures. La moyenne est de 45 minutes par oreille opérée.

Pansement

Il est réalisé grâce à des bandes  autour de la tête afin de maintenir les oreilles en bonne position.
Les douleurs sont habituellement modérées. Un traitement antalgique systématique est prescrit, parfois anti-inflammatoire. En cas de douleur importante ou d'hématome, une consultation du chirurgien ou de son équipe s'impose.
Le premier pansement sera ôté entre le lendemain et le 3ème jour post-opératoire. Au-delà, il sera habituellement remplacé par un autre bandage plus léger pour encore quelques jours.
Les oreilles  apparaîtront gonflées, avec des reliefs masqués par l'œdème(gonflement). Des bleus plus ou moins importants sont parfois présents. Cet aspect éventuel ne doit pas inquiéter : il n'est que transitoire et ne compromet absolument pas le résultat final.
Un bandeau de contention et de protection (type "bandeau de tennis") devra être porté nuit et jour pendant une quinzaine de jours, puis uniquement la nuit pendant encore quelques semaines. Durant cette période, les activités physiques ou sportives avec risque de contact devront être évitées.
L'exposition au grand froid est déconseillée pendant au moins deux mois compte tenu du risque de gelures du fait de la diminution transitoire de la sensibilité des oreilles.

Tels sont les éléments d’information que nous souhaitions vous apporter en complément à la consultation.

Nous vous conseillons de conserver ce document, de le relire après la consultation et d’y réfléchir "à tête reposée".

Cette réflexion suscitera peut-être de nouvelles questions, pour lesquelles vous attendrez des informations complémentaires.

 Les suites

Un délai de un à deux mois est nécessaire pour apprécier le résultat final. C'est le temps nécessaire pour que les tissus se soient assouplis et que la totalité de l'œdème se soit résorbé, laissant apparaître nettement les reliefs de l'oreille. Passé ce délai, seules les cicatrices seront encore un peu rosées et indurées avant de s'estomper.
L'intervention aura le plus souvent permis de corriger efficacement les anomalies présentes et d'obtenir des oreilles normalement positionnées et orientées, bien plicaturées, symétriques, de taille et d'aspect naturels.
Dans la grande majorité des cas, les résultats sont définitifs. Toutefois, une récidive du décollement (en principe partielle) peut éventuellement survenir à moyen terme, pouvant alors nécessiter une réintervention.
Au total, cette intervention simple dans son principe et dans sa réalisation permet en général de corriger efficacement l’aspect inesthétique que constituent les oreilles décollées.
Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction.
Une otoplastie, bien que réalisée pour des motivations essentiellement esthétiques, n'en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques liés à tout acte médical, si minime soit-il.

ous attendrez des informations complémentaires.

Complications

Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.

  • En ce qui concerne l’anesthésie, lors de la consultation, le médecin anesthésiste informera lui-même le patient des risques anesthésiques. Il faut savoir que l’anesthésie induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles, et plus ou moins faciles à maîtriser : le fait d’avoir recours à un Anesthésiste parfaitement compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical fait que les risques encourus sont devenus statistiquement presque négligeables.
  • Il faut savoir, en effet, que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces vingt dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout quand l’intervention est réalisée en dehors de l’urgence et chez une personne en bonne santé.
  • En ce qui concerne le geste chirurgical : en choisissant un Chirurgien  qualifié et compétent, formé à ce type d’intervention, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement.

Heureusement, les vraies complications sont très rares à la suite d'une otoplastie réalisée dans les règles. En pratique, l'immense majorité des interventions se passe sans aucun problème et les patients sont pleinement satisfaits de leur résultat.

Pour autant, et malgré leur rareté, vous devez quand même connaître les complications possibles :

  • Saignement post-opératoire : s’il est plus important qu’une simple tache de sang sur le pansement (qui n’a rien d’inquiétant), cela peut justifie une réintervention pour stopper le saignement à son origine.
  • Le sang peut aussi ne pas s’extérioriser et donner lieu à un hématome qu’il est souvent préférable d’évacuer.
  • Infection : elle est heureusement très rare grâce aux mesures d’asepsie opératoire draconiennes. Si elle survient toutefois, elle nécessite un traitement rapide et énergique afin d’éviter une atteinte du cartilage (chondrite) qui pourrait être grave.
  • Nécrose cutanée : exceptionnelle, elle survient parfois du fait de trouble de la circulation sur la peau très fine de la face antérieure du pavillon, en regard d’un relief cartilagineux. La cicatrisation intervient en règle grâce à des pansements locaux en laissant une petite plage cicatricielle.
  • Cicatrices anormales : malgré toute l’attention portée à la réalisation des sutures,sur certaines caractéristiques de peau,  les cicatrices situées en arrière du pavillon de l’oreille peuvent être le siège d’une inflammation et d’une hypertrophie gênante, voire d’une évolution "chéloïdienne" (pérennisation de l’hypertrophie cicatricielle) dont la survenue est imprévisible et dont le traitement reste difficile. Une prévention peut être prescrite (compression ; application de gel de silicone).

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas. Si une retouche doit être faite, elle ne sera réalisable qu'après un an du geste initial.

Le recours à un Chirurgien  qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

Tels sont les éléments d’information que nous souhaitions vous apporter en complément à la consultation.

Nous vous conseillons de conserver ce document, de le relire après la consultation et d’y réfléchir "à tête reposée".

Cette réflexion suscitera peut-être de nouvelles questions, pour lesquelles vous attendrez des informations complémentaires.